La CLÉ de la liberté
L'intervention psychologique accessible à tous
Le modèle CLÉ de la liberté (faire le Contraire - (s')imposer des Limites - pour retrouver l'Équilibre) est proposé pour améliorer l'accessibilité aux interventions psychothérapeutiques pour tous
Besoins:
Un Canadien âgé de 18 à 34 ans sur quatre a déclaré un besoin de soins de santé mentale. (https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/45-28-0001/2021001/article/00031-fra.htm) (2020)
Les besoins en matière de consultation (thérapie ou aide au niveau des relations interpersonnelles ) étaient les plus susceptibles d’être entièrement insatisfait (34,1 %). (https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/82-625-x/2019001/article/00011-fra.htm) (2018)
Obstacles:
manque de professionnels qualifiés et accessibles (coût abordable ou soins totalement remboursés par l'assurance)
(auto)stigma lié aux troubles mentaux et aux soins en santé mentale
Solutions aux obstacles:
augmenter le nombres de professionnels qualifiés et accessibles en simplifiant l'enseignement sur les éléments fondamentaux des approches psychothérapeutiques modernes. Le modèle intégratif "CLÉ" de la liberté (faire le Contraire - (s')imposer des Limites - pour retrouver l'Équilibre) représente simplement, concrètement et de façon très pratique un distillat des principaux ingrédients thérapeutiques des psychothérapies les plus pratiquées à l'heure actuelle:
thérapie cognitivo-comportementale
thérapie comportementale dialectique
thérapie de la pleine conscience
approche humaniste-existentielle dont la thérapie d'acceptation et d'engagement
La conceptualisation simple et accessible de l'intervention psychothérapeutique selon le modèle "CLÉ" de la liberté (faire le Contraire - (s')imposer des Limites - pour retrouver l'Équilibre) aide à la déstigmatisation du sujet des troubles de santé mentale et des soins en santé mentale. Selon ce modèle, les déséquilibres sont à la source des symtômes et des problèmes. Le déséquilibre est un concept universel touchant tous les êtres vivants, humains, animaux et végétaux. Depuis la nuit des temps le déséquilibre se résout toujours éventuellement par un retour du balancier vers un état d'équilibre. Par exemple, toutes les cellules de notre corps travaillent constamment au maintien d'un équilible electrolytique indispensable à la vie. Les déséquilibres ne sont donc rien de trop uniques ou de si exceptionnels. En théorie, si on concçoit les choses ainsi, le sujet des déséquilibres ne devrait pas non plus être associé à la honte, même lorsque appliqué au domaine de la santé mentale. "Comprendre - Limites - Expériences" n'est rien d'autre que "Comprendre - (Ré)Agir - Vivre", notre expérience humaine au quotidien.
La "CLÉ" de la liberté = faire le Contraire - (s')imposer des Limites - pour retrouver l'Équilibre
Avant d'employer et d'enseigner un modèle, il faut d'abord soi-même être convaincu de sa pertinence et l'avoir bien intégré.
À chaque instant, l'humain analyse et cherche à comprendre son enviromment et ses stimuli pour identifier les déséquilibres sur lesquels il voudra agir pour retrouver un équilibre. Dans la culture actuelle, l'humain apprend surtout à agir, c'est-à-dire à se mettre en action, à réagir, à répondre, à faire, à s'ajuster... Il y a une autre option de réaction typiquement moins employée et intuitive: ne pas (ré)agir, observer, être patient, accepter, vivre le moment présent...
Tous devraient s'entendre sur cette description très résumée l'expérience humaine. Soignants et thérapeutes devraient également y voir des opportunités psychothérapeutiques. Ils y veront des moyens d'améliorer l'expérience humaine en abordant:
C: la compréhension de la personne devant son vécu et que le mal-être est lié à un déséquilibre réel ou perçu (approche cognitve: évaluation des pespectives, de la façon de penser), et que pour ré-équilibrer le déséquilibre, la personne doit souvent faire le contraire de ses habitudes qui ont causées et renforcées ce déséquilibre. Pour accepter de faire le contaire, elle devra proablement aussi s'armer de beaucoup de courage et s'autoriser beaucoup de compassion. La compassion dirigée à soi-même s'appelle l'auto-compassion. La personne devra aussi trouver l'équilibre dans la compassion qu'elle s'autorisera pour ne pas tromber dans la complaisance.
L: les actions et réactions (les interventions) de la personne devant ses déséquilibres. Puisqu'il s'agit d'un contexte de soin, il y a nécessairement des actions et réactions inadaptées, donc des déséquilibres qui ne se règlent pas naturellement ou facilement. La résolution du déséquilibre se fait par son (auto)imposition de limites pour délester un côté de la balance. (approche comportementale)
E: pour être bien, la personne conclura peut-être qu'elle n'aura pas le choix que d'accepter le fait qu'elle a des limites, c'est-à-dire qu'elle n'a pas autant de ressources qu'elle l'espérait pour répondre à son/ses besoin(s), et retrouver équilibre initial dont elle est habituée. En contexte de soin, cette acceptation n'a pas été naturellement atteinte et se manifeste par des symptômes, une résistance au changement qui devra malgré tout s'opérer. Même en contexte non clinique, l'acceptation est rarement facilement atteint par la simple force mentale ou un lâcher prise automatique. C'est un processus qui doit prendre le temps d'être vécu avant d'être atteint, comme la cuisson d'un plat qui ne peut pas être accélérée simplement en augmentant la température du four. Le processus par lequel s'opère l'acceptation (la cuisson) dans le temps s'appelle l'expérience. Vivre les expériences dans le moment présent en évitant de réagir/agir automatiquement represente ce troisième pilier essentiel des approches psychothérapeutiques modernes. Accepter et vivre l'expérience sans réagir malgré l'anxiété et l'inconfort généré (expérience d'exposition progressive au stresseur) est en fait une intervention d'(auto)imposition de limites: "je m'impose l'acceptation car après analyse je me résigne et réalise que je n'ai pas le choix que d'accepter. Je dois me donner le temps vivre ce changement, autrement dit de m'adapter". Puisqu'il s'agit d'une façon d'être moins intuitive et d'un aspect thérapeutique sous-utilisé, il mérite sa place comme 3e élément clé du distillat proposé des élements psychothérapeutiques retrouvés dans les approches modernes. (approche humaniste-existentielle - thérapie d'acceptation et d'engagement)
Quelques exemples communs pour illustrer l'application du modèle psychothérapeutique CLÉ
Exemple 1: Situation d’anxiété sociale, anxiété de performance. La personne opère selon la prémisse que « pour être heureux il faut plaire »
Comprendre qu'un déséquilibre rend malade = la personne s'oublie ou oublie ses objectifs existentiels car elle se concentre trop pour plaire aux autres ou ne pas les déplaire. Elle se sent toujours inadéquante et jamais à la hauteur. Pour résoudre le déséquilibre, la personne doit typiquement faire le contraire de ce qu'elle est habituée de faire. Elle devra s'armer de beaucoup de courage et d'auto-compassion pour y arriver, en l'occurrence se permettre de déplaire.
Interventions par (auto)imposition de limites:
aux autres: "désolé, je ne peux pas faire mieux, je continuerai à faire simplement du mieux que je peux, c'est à prendre ou à laisser"
à soi: "j'ai le droit déplaire aux autres, cela ne signifie pas que je suis une moindre personne, au contraire, je travaille consciemment à atteindre un équilibre. Les options alternatives sont nécessairement davantage extrémistes: plaire aux autres et m'oublier sinon à l'opposé, plaire qu'à moi-même et tomber dans l'égocentrisme. Une de ces façons d'être m'a rendu malade. Le statu quo n'est pas acceptable et perpétue mon mal-être. Je dois changer, en l'occurence m'imposer des limites, me pratiquer à ne pas toujours réagir en cherchant à plaire, me pratiquer à déplaire pour me désensibiliser à la peur de déplaire."
Vivre les expériences dans le moment présent pour éviter de réagir/agir automatiquement. Dans la présente situation, réagir automatiquement serait de chercher à plaire pour maintenir un statu quo, un équilibre qui était jadis utile parce qu'il permettait à la personne de recevoir beaucoup de validation des autres ce qui renforcait son estime, mais qui ne l'est plus. Le contexte a changé, et l'équation pour atteinde l'équilibre aussi: la personne n'a plus autant de ressources et ne peut plus se permettre de tant plaire aux autres car cela solicite beaucoup d'énergie... Vivre l'expérience dans le présent exemple signifie de recruter toute l'énergie et l'autocompassion nécessaire pour éviter d'agir automatiquematiquement et de devoir plaire. C'est nécessairement de vivre l'angoisse de déplaire et se rérassurer que "c'est correct". Au lieu d'être dans ses pensées, la personne peut enrichir son expérience dans le moment présent en percevant et en étant conscient sans jugement des autres sitimuli ambiants qu'elle a l'habitude de discriminer: elle observera peut-être, sans réagir, que l'autre personne être étonnée par son audace de refuser une demande et que ce ne sera pas la fin du monde; elle entendra peut-être une critique ou la déception de l'autre et réalisera que ces propos sont en fait qu'un agencement de sons aigus, elle décelera à travers ces sons d'autres sons problement plus plaisant, peut-être le chant des oiseaux ou la brise provenant de l'extérieur puisse la fenêtre est ouverte... Cette expérience qui est donc en fait plusieurs expériences sensocielles simultanées aidera la personne à pratiquer cette (auto)imposition de limites nécessaire pour la faire évoluer et retouver/accepter l'établissement d'un nouvel équilibre.
À travers les expériences, la personne apprendra ultimement que sa valeur et son identité ne dépendent pas des autres, mais à sa capacité d'étre bien du fait qu'elle réagit raisonnablement aux déséquilbres. Elle se sent plus confiante de pouvoir bien réagir à toutes les situations puisse qu'elle détient la CLÉ de la liberté. Grâce à elle, elle se rappellera de mieux déceler les déséquilibres, auxquels elle saura répondre en s'(auto)imposant des limites pour s'extraire de ses désuettes habitudes comportementales/attitudianles et qu'elle utilisera consciemment ses expérieces pour catalyser et consolider les changements qu'elle opère.
Exemple 2: Situation d'impuissance, de dépression. La personne opère selon la prémisse que "pour être bien je dois être en contrôle, être capable de tout accomplir. Si je le veux, je le peux"
Comprendre qu'un déséquilibre rend malade = la personne cherche constamment à tout accomplir/avoir sans succès ou au prix d'hostiles réactions de son entourage ou d'une très grande dépense d'énergie. Ce mode opérationnel solicite constamment toute son énergie et concentration ce qui l'épuisse, l'empêche de dormir, le rend distait. Elle oublie ses objectifs existentiels, n'arrive pas à éprouver du plaisir car elle se concentre trop à constamment rester ou reprendre le contrôle. Elle réussit de moins en moins à retrouver ce contrôle ou à employer sur demande ses ressources ce qui étaient jadis plus abondant ou facile à obtenir. Ceci est perçu comme des défaites qui exacerbent encore plus ses sentiments négastifs, son impuissance et son désespoir. Ainsi pour résoudre le déséquilibre, la personne doit typiquement faire le contraire de ce qu'elle est habituée de faire. Elle devra s'armer de beaucoup de courage et d'auto-compassion pour y arriver, en l'occurrence se permettre de ne pas être en contrôle, de lâcher prise.
Interventions par (auto)imposition de limites:
aux autres (si la personne est solicitée par son environnement, qu'elle doit répondre à beaucoup d'attentes et qu'en conséquent - pour maintenir le contrôle - elle rédouble d'effort pour répondre au contexte malgré qu'elle n'a pas plus de ressource) : "désolé, je ne peux pas faire mieux ou plus, je continuerai à faire simplement du mieux que je peux, en fait je dois en faire moins"
à soi: "j'ai trop à faire et je n'ai plus l'énergie, le temps ou la force mentale nécessaire pour tout accomplir. Je perds le contrôle. Si j'en ai moins sur mon assiette je pourrais peut-être retrouver un certain contrôle. Mais là encore il se peut que je ne me sente pas encore en contrôle. J'accepte de travailler consciemment à atteindre un équilibre: d'être en contrôle quand je le peux et d'accepter de ne pas l'être quand ce n'est pas possible ou quand cela ne vaut pas la peine. En effet, les options alternatives sont nécessairement davantage extrémistes: tenter encore de tout contrôler, de ne pas reconnaitre que j'ai des limites sinon à l'opposé, de tout déléguer, donner complètement le contrôle aux autres et perdre mon indépendance. Une de ces façons d'être m'a rendu malade. Le statu quo n'est pas acceptable et perpétue son mal-être. Je dois changer, en l'occurence m'imposer de limites, me pratiquer à ne pas toujours réagir en cherchant à contrôler, me pratiquer à reconnaitre que je ne peux pas tout accomplir, tout avoir, tout prévoir. Lentement je vais me désensibiliser à la peur de ne pas toujours réussir ou toujours être en contrôle."
Vivre les expériences dans le moment présent pour éviter de réagir/agir automatiquement. Dans la présente situation, réagir automatiquement serait de chercher à reprendre le contrôle sans une analyse raisonable de la situation et de ses ressources. Si jadis un équilibre s'était établi lorsque la personne pouvait échanger ses efforts et son contrôle contre de régulières réussites, la validation des autres ce qui renforcait son estime personnelle, cela n'est plus possible parce que le contexte a changé, parce que la personne n'a plus autant de ressources qu'avant, la vie se compliquant de plus en plus et les responsabilités ne cessant jamais de s'accroitre, etc... Le maintien d'un statu quo n'est plus possible. Vivre l'expérience dans le présent exemple, c'est recruter tout l'énergie et l'autocompassion nécessaire pour éviter d'agir automatiquematiquement et de devoir chercher à reprendre le contrôle à tout prix selon les moyens habituels: resserer davantage d'étaux sur les gens dans son entourage, investir toujours plus de temps et d'énergie en empiétant sur ses autres besoins/responsabilités... C'est nécessairement de vivre l'angoisse de perdre le contrôle, d'accepter de prendre des risques et se rérassurer que "c'est correct". Au lieu d'être dans ses pensées, la personne peut enrichir son expérience dans le moment présent en percevant et en étant conscient sans jugement des autres sitimuli qu'elle a l'habitude de discriminer: elle observera peut-être, sans réagir, que l'autre personne être étonnée par son audace de prendre des risques, de ne plus imposer à autre ou à elle-même une pression supplémentaire de réussite, de mettre des limites et que ce ne sera pas la fin du monde; elle observera peut-être l'étonnement des autres quant à sa nouvelle façon d'être et goutera à des émotions et interactions jusqu'ici inconnues... Cette expérience qui est donc en fait plusieurs expériences simultanées aidera la personne à pratiquer cette (auto)imposition de limites nécessaire pour la faire évoluer et retouver/accepter l'établissement d'un nouvel équilibre.
À travers les expériences, la personne apprendra ultimement que sa valeur et son identité ne dépendent pas seulement de ses succès/son contrôle, mais à sa capacité d'étre bien du fait qu'elle réagit raisonnablement aux déséquilbres. Elle se sent plus confiante de pouvoir bien réagir à toutes les situations puisse qu'elle détient la CLÉ de la liberté. Grâce à elle, elle se rappellera de mieux déceler les déséquilibres, auxquels elle saura répondre en s'(auto)imposant des limites pour s'extraire de ses désuettes habitudes comportementales/attitudianles et qu'elle utilisera consciemment ses expérieces pour catalyser et consolider les changements qu'elle opère.
Exemple 3: Sentiment de culpabilité devant l'incapacité d'appliquer le plan de traitement proposé par le soignant. Peur de décevoir le soignant.
"Je t’encourage à te rappeler de la « CLÉ de la liberté ». C : contraire/compassion; L : limite; E :expériences. Puisque tu te sens si mal de te sentir coupable, tente lentement d’accepter de vivre le contraire : ne pas te sentir mal, te dire que "c’est correct", que rien n’est parfait, que c’est même correct de décevoir ou de se décevoir, ce n’est "pas la fin du monde." Il faut pratiquer cette auto-compassion. Par contre, éventuellement, pour ne pas tomber dans la complaisance, il faut apprendre et faire les ajustements nécessaires. Dans la présente situation, oui, il faudra trouver des moyens de limiter la prise de psychostimulants; d’accepter de ne pas être productive en soirée ou par phase de plusieurs jours (limite à la productivité), etc... Il faudra peut être accepter de changer ses standards, d’apporter éventuellement d’importants changements dans sa vie pour respecter des limites qu’on préfèrerait ne pas devoir s’imposer. Il faudra faire preuve de beaucoup de courage. Expériences : savoir et comprendre cognitivement ne suffisent pas pour changer, il faut mettre en pratique cette compréhension, pratiquer à faire le contraire et à se désensibiliser du malaise engendré, à se contrarier pour son bien, à changer des habitudes, à choisir la voie contre-intuitive lorsqu’on remarque un déséquilibre. Il faut évidemment beaucoup de discernement, du courage, mais aussi souvent un accompagnement. Je suis là pour ça."
Dialectique